La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Si tu viens, je prendrai tes lèvres dès la porte,
Nous irons sans parler dans l’ombre et les coussins,
Je t’y ferai tomber, longue comme une morte,
Et, passionnément, je chercherai tes seins.
À travers ton bouquet de corsage, ma bouche
Prendra leur pointe nue et rose entre deux fleurs,
Et t’écoutant gémir du baiser qui les touche,
Je te désirerai, jusqu’aux pleurs, jusqu’aux pleurs !
Or, tes lèvres au sein, je veux que ma main droite
Fasse vibrer ton corps – instrument sans défaut –
Que tout l’art de l’Amour inspiré de Sappho
Exalte cette chair sensible intime et moite.
Mais quand le difficile et terrible plaisir
Te cambrera, livrée, éperdument ouverte,
Puissé-je retenir l’élan fou du désir
Qui crispera mes doigts contre ton col inerte.
In Nos secrètes amours, © Les Isles, 1951
In revue Sœurs 7, amoureuses — 2022
Internet
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Wikipédia | Lucie Delarue-Mardrus
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Revue Soeurs
Contribution de PPierre Kobel
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