La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. »
Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Un rêve
Quand je serai grand, je verrai ce beau monde
Assis dans un oiseau géant tout en fer
Je traverserai les hauts de l’Univers
Par l’eau : rivière, mer et océan.
LA nue me sera sœur et le vent frère
Je verrai des Sphinx et les Pyramides
Sur la terre si ancienne à la déesse Izis
Je traverserai l’immensité du Niagara
Et me baignerai dans le soleil saharien.
À travers les monts du Tibet, qui se perdent dans les nuages
Au-dessus du beau secret des Lamas-Magiciens…
Puis j’abandonnerai les épuisantes chaleurs pour les glaciers du Nord
Je passerai au-dessus de l’île des kangourous, des ruines de Pompéï.
Au-dessus des Terres Saintes à l’ancienne Loi
Au-dessus du pays de l’illustre Homère
Toujours autant ravi par la beauté du monde
La nue me sera sœur et le vent frère.
In Poèmes et tableaux scéniques d’un poète de treize ans (Litzmannstadt-ghetto, 1943), © Saint-Germain-des-Prés, 1995 – Traduit du polonais par Irène Kanfer
Internet
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Wikipédia | Abraham (Abramek) Koplowicz (en polonais)
Contribution de PPierre Kobel
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