La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. »
Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Merci à toi petit et cher cheval blanc dont je n’ai pas su entendre toutes les inquiétudes. Petit cheval blanc des promenades sans selle, entre les vignes, entre les arbres, dans la campagne, et jusqu’au bord de la mer. Petit cheval de ma vie, jamais très loin de mes maisons, toujours un peu fuyant, secret, solitaire, toujours un peu ailleurs. Et moi, étais-je là ? Petit cheval dans ma tête, cœur et corps, frère d’âme. Petit cheval blessé, condamné, et puis guéri, petit cheval miracle, tellement léger entre mes mains, mes jambes, petit cheval ailé, toujours prêt à galoper. Gris souris, gris pommelé, gris nuage et puis tout blanc. Petit cheval s’éclaircissant avant moi sur le fil de nos années. Toujours là dans le pré, petit cheval transparent, devenu arbre, devenu ciel. Petit cheval plume à qui je parle et que j’entends, merci à toi et volegalope maintenant, délesté de la terre, délesté de la peur, et délesté de moi.
In Cheval, chevaux © Jacques Brémond, 2022
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Contribution de PPierre Kobel
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