La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. »
Montaigne
Un texte pour dire la poésie,
voyager dans les mots, écrire les espaces,
dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente.
Pour se laisser ravir et ravager.
Kiril Kadiiski
Bibliothèque
À Dimitar Milanov
Tu te tais, muré de livres de tous côtés,
si dur est le mortier d’illustres pensées
que jamais tu n’arriveras à percer les murs épais
de cette tour de Babel.
Le feu flambe. Des reflets jouent sur les murs :
une main invisible court et s’acharne
à tracer : Mané, Thécel, Pharès…. Le cœur gémit,
Car il sait : demain il y aura encore des ruines.
De qui triomphons-nous et pourquoi, qui osa le premier
se rendre au festin de minuit —
si la joie qui suit toute victoire est anticipée…
La nuit… Le vent se précipite dans la cheminée et se déchaîne,
feuilletant le feu — anthologie ensanglantée —
mais qu’y lira-t-il de toi, de moi, de nous tous ?…
In poèmes poems, traductions françaises du bulgare par Sylvia Wagenstein et Nicole Laurent-Catrice en collaboration avec l’auteur, traductions anglaises de Ann Diamond, © L’Esprit des Péninsules en collaboration avec les Presses universitaires St Clément d’Okhriden, 2006
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Contribution de PPierre Kobel
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