La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. »
Montaigne
Un texte pour dire la poésie,
voyager dans les mots, écrire les espaces,
dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente.
Pour se laisser ravir et ravager.
Emmanuel Robic
En un certain lieu du monde, il est des peuples, des rivières qui ont décidé d’ignorer les ombres tristes. Des cours d’eau mal connus des géographes sont las du mépris des humains, trop terrestres désormais pour entendre leurs voix.
Ces lits parfois sinueux et parfois brutalement droits et forts ne se détournent jamais de la vie, celle qui monte et descend en eux au gré des nages en trombe d’eau.
En un certain lieu du monde, des peuples des rivières espèrent que rien jamais ne viendra effacer les ombres heureuses de l’eau qui coulent dans leurs chants.
Sous des ciels sans regards, des cours d’eau mènent à l’oubli, celui de la nudité, de l’émotion d’un baiser du vent, de l’essence des reflets. L’eau y nage le plus souvent en abondance, elle est sans regret, elle n’a aucune mémoire.
Elle chante.
Elle porte des lumières grises, parfois opaques ; elle se déploie avec une seule loi : couronner le ciel et l’aimer de son corps puissant.
In ARPA 147, © ARPA, 2025
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Contribution de PPierre Kobel
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