La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. »
Montaigne
Un texte pour dire la poésie,
voyager dans les mots, écrire les espaces,
dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente.
Pour se laisser ravir et ravager.
Loránd Gáspár
Suis-moi vers les cimes, là, monte encore, déleste-toi, désentrave-toi, secoue la pesanteur qui te colle au sang. monte encore. Défais-toi du feu sombre qui te tire à son fond, qui te baise de ses pétales et que tu nommes diversement entre lumière et obscurité, entre commencement et fin. Je t’apprendrai à percer les reflets et les ombres, à te tenir debout sur la coupole éternelle du bleu. Et là se tournant vers la vaste mer du beau, la contemplant, tu enfanteras des discours sublimes, inspirés par un amour sans bornes de la sagesse, tu atteindras la connaissance unique, connaissance de la beauté…
Voilà que tu traînes dans la pénombre des quartiers peu sûrs. Ta parole est une eau sourde aux lueurs incertaines, ton âme, nourrice obscure de cet assemblage instable de lassitudes et de fulgurations, de parfums légers et d’essences putrides. Et ta main tremble d’avoir touché le plein et le creux, ce duvet d’aile dans une pierre –
In Toi n’ayant que ce temps et ce lieu, @ Gallimard, 2015
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Contribution de PPierre Kobel
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