Les défilés contre les suppressions de postes dans l'éducation nationale, à l'appel des syndicats du public et du privé, ont réuni, mardi 27 septembre, 110 000 manifestants à travers la France, selon le ministère de l'intérieur. Selon une première estimation de la FSU et de l'UNSA-Education, au nom de l'intersyndicale, ils étaient plus de 165 000 en France, dont 45 000 à Paris.
Le Monde
En regard de la situation de plus en plus dégradée de l'école et des conditions matérielles et humaines proposées par le politique aux enfants qui sont l'avenir de notre société, situation qui a conduit hier les enseignants dans la rue, ce texte de Claude Roy, poète de l'école poétique et de la pensée buissonnière.
L'enfant qui battait la campagne
Vous me copierez deux cent fois le verbe :
Je n'écoute pas. Je bats la campagne.
Je bats la campagne, tu bats la campagne,
Il bat la campagne à coups de bâton.
La campagne ? Pourquoi la battre ?
Elle ne m'a jamais rien fait.
C'est ma seule amie, la campagne.
Je baye aux corneilles, je cours la campagne.
Il ne faut jamais battre la campagne :
on pourrait casser un nid et ses œufs.
On pourrait briser un iris, une herbe,
On pourrait fêler le cristal de l'eau.
Je n'écouterai pas la leçon.
Je ne battrai pas la campagne.
in Claude Roy Enfantasques, © Gallimard, folio junior, éd.1979, p.47
PPierre Kobel
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