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30 avril 2012

Commentaires

je tiens particulièrement à citer ces brefs extraits poignants autant que célèbres, tirés de poèmes dictés par lui, écrits puis appris par cœur par sa femme en 1937, à Voronej, où ils sont en relégation, soit un an avant sa condamnation aux travaux forcés, et qui expriment parfaitement la lucidité et la fierté de ce couple:

En me privant des mers, de l'élan, de l'envol
Pour donner à mon pied l'appui forcé du sol,
Quel brillant résultat avez-vous obtenu:
Vous ne m'avez pas pris ces lèvres qui remuent !
**
Et quand je vais mourir ayant servi mon temps
Moi de tout temps, l'ami de tout vivant sur terre,
Retentira plus haut et plus immensément
L'écho du ciel dans ma poitrine tout entière
(9-19 mars 1937)
Le titre de l'article aurait pu être Ossip Mandelstam, "ces lèvres qui remuent"

Il me semble indispensable de préciser les origines juives de Ossip Mandelstam et de son épouse. Il partagera le sort de nombre de ses frères de sang, empêchés d'écrire, de publier, de penser, de peindre, d'exercer leur métier, de survivre et réduits à la compromission ou condamnés, en même temps qu'au silence, à une misère noire, suivie d'arrestations,tortures, déportation ou exécution, sous le règne de Staline mais encore longtemps après, jusqu'à choisir l'exil. Mandelstam et Nadejda ont fait montre d'une fierté et d'un courage exceptionnels en ne cessant de dénoncer cette situation.Dénoncer l'oppression et le racisme d'où qu'il vienne se fait toujours à ses risques et péril Je vous invite vivement à lire les 3 tomes de souvenirs écrits par son épouse sous le titre de "Contre tout espoir", parus chez Gallimard.

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