Un nouveau monde
commence chaque jour
Je nettoie ma langue
du passé
du futur
Qu'elle rende au présent
les frémissements mêmes
des blés
dans les champs
In Soleils chauves © Arfuyen 2012, p.85
L’œuvre d'Anise Koltz a été présentée sur La Pierre et le sel le 24 novembre 2011. Son tout dernier recueil, Soleils Chauves, vient de paraître chez Arfuyen, tandis que Je renaîtrai, paru en 2011 chez le même éditeur, lui valait le Prix des Découvreurs 2012.
Ce Prix, décerné par 2.000 élèves de 50 établissements scolaires, lui a été remis à Boulogne sur Mer, le 18 mai dernier. À noter qu'à ce concours, le poète Nimrod, présenté lui aussi le 25 mai dernier, sur ce blog a obtenu la quatrième place pour son recueil Babel Babylone.
Devant la ville
les trompettes de Jéricho
sonnent
Des milliers d'oiseaux
tombent du ciel
foudroyés
De loin on entend
les gémissements du siècle
La fin du monde
est proche
Déjà la terre émigre
sous mes pas
Ibid p.76
Là où le temps s'arrête –
les trous noirs
prédateurs de l'univers
dévorent les astres
Ibid p.97
La parole de cette grande dame n'a rien perdu de sa force incantatoire et combien elle continue de s'interroger et de nous interroger sur le sens profond de notre présence au monde.
Ma vie ici-bas
est l'ombre
d'une dimension invisible
Je n'ai plus le temps
d'avoir le temps
J'ai survécu
à mon ange gardien
Je suis devenue moi
sans être moi
Ibid p.45
Après ma mort
mes cendres
inventeront
un nouveau langage
Ibid p.93
Après notre mort
nous distribuerons
le temps autrement
Nous changerons les saisons
nous marcherons
sans marcher
Afin de dérouter
les repères
de l'éternité
Ibid p.13
Et pour finir cet émouvant témoignage que chaque poète pourrait reprendre à son propre compte :
La parole
est ma demeure
Elle contient
ma vie
mes rêves
ma mort future
ibid p.70
Une invitation dernière, à ceux qui empruntent les lignes du RER et du métro parisien, levez les yeux, la poésie est l'invitée d'honneur en ce moment dans les rames, vous pourriez y lire parmi d'autres ces vers d'Anise Koltz , tirés de La poésie est autre chose, paru chez Arfuyen en 2008 :
La poésie est sans réponse –
océan sans fin
elle se noie
dans un coquillage
Bibliographie
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Soleils chauves © Arfuyen 2012
Internet
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La notice des éditions Arfuyen
-
Un article sur le site e-litterarure.net
- Une page consacrée à Anise Koltz
Contribution de Roselyne Fritel
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