Exposée au Jeu de Paume à Paris, jusqu'au 23 septembre prochain. Cette photographe d'origine juive née en Hongrie en 1910, s'est initiée à l'art de la photographie à Berlin, puis fuyant le nazisme, s'est installée en Hollande, où elle est morte en 2003.
Elle a laissé des images fortes et d'une grande sensibilité, dont celle-ci, l'une de ses préférées, d'un jeune enfant tzigane, musicien, prise en Hongrie à Balaton en 1931.
La voici rapprochée d'un poème de Jean-Paul Hameury, poète, paru dans son recueil Brûlant seul, en 1982 édité par La Dogana.
L'un et l'autre ne sachant
rien
du vrai
pourtant si proche
Et toujours abordant
dans la
lumière peureuse
de l'exil.
Devant nous : les
prairies
où s'offrent les immortelles !
Mais nos devoirs
si nuls
tiraient de ce côté
-et les parfums et les
couleurs
s'évaporaient.
Tant de mains cependant
nous
montrèrent le sentier
où va le libre ;
tant de mains si
méprisés.
Un pas nous aurait suffi !
Mais
nous restâmes aux berges d'ici.
**
Nos chemins au flanc des
insomnies
nos corniches aux arêtes de l'ombre
ont-ils conduit
à un village
à une table couverte de dons ?
Plutôt au fond de l'abîme.
Et là où vont nos
pas
s'étagent les lieux de nulle part.
Et toi-même et
moi-même avons toujours
visage d'absence.
Internet
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L'exposition sur le site du Jeu de Paume
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Un article de « Lunettes rouges » sur son blog Amateur d'art du Monde
Contribution de Roselyne Fritel
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