Avec
une rose au fond de la tête, quelle obscure façon
de mort. Un
parfum de sang flotte sur la chemise
froide, la bouche remplie
d’air, la mémoire
faisant écho aux voix
de maintenant.
Assis là, le voici briller de tant
de molécules
vivantes, de
tant d’hydrogène, de tant de soie qui s’affaisse
des épaules.
Il touche
où point la rose. Un enfant
luciférien. Sa mère
fermait,
ouvrait alentour un torrent d’atomes
sur son
visage. Ce qui l’étrangle des poumons
à la gorge
c’est
la rose innée. Il porte un bras à son dos,
tout en sueur,
rayonnant
à travers le sommeil. Brûlé où on le touche. Il
parlerait fort
si son poids l’enfonçait à hauteur de voix.
Il
voyait la matière radieuse dont le monde est fait.
La
langue douceur de lait,
la main droite dans cette masse aigre, le
sexe baignant
dans la source secrète,
Le don qui trouble
l’enfant ardent est aussi léger
que la respiration, aussi léger
que
l’agonie.
Une rose au fond de la tête.
In « Le poème continu 1961- 2008 » © Poésie-Gallimard, 2010, page 205
Bibliographie partielle
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Le poème continu : Somme anthologique, 1961-2008, © Poésie/Gallimard (2010), préface Patrick Quillier, traduction Magali Montagné et Max de Carvalho
Internet
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Un article sur Esprits nomades
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Sur Poezibao, un article de Gabrielle Althen
Contribution de Hélène Millien
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