Cette maison d’édition, proche du P.C.F., mais indépendante, a été créée en 1993 à l’initiative d’une trentaine d’écrivains (dont Jorge Amado, Eugène Guillevic, Pierre Gamarra, Pierre Bourgeade, Gilles Perrault…)
Elle a choisi son titre, non pas en référence à la belle saison, mais comme symbole et étendard de ses choix éditoriaux, et comme espace d’expression hors des sentiers battus et de résistance aux pouvoirs dominants.
Le temps des cerises, c’est, au départ le titre d’une chanson écrite en 1866 par J.B. Clément sur une musique d’Antoine Renard.
Le poète, auteur parolier, élu de la Commune de Paris, fut contraint de se cacher après les émeutes de mai 1871, et ce n’est que plusieurs années plus tard, après son retour et celui d’autres communards exilés, que cette chanson d’amour deviendra pour eux le symbole du temps qui passe.
Quand nous chanterons, le temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête.
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur
Quand nous chanterons, le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur.
Mais il est bien court le temps des cerises
Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d’oreilles,
Cerises d’amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang.
Mais il est bien court le temps des cerises
Pendant de corail qu’on cueille en rêvant.
Quand vous en serez au temps des cerises
Si vous avez peur des chagrins d’amour
Évitez les belles !
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai point sans souffrir un jour.
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des peines d’amour.
J’aimerai toujours le temps des cerises
C’est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte.
Et Dame Fortune en m’étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma douleur,
J’aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au cœur.
Après 1871, le couplet suivant sera ajouté :
Quand il reviendra le temps des cerises
Pandores idiots magistrats moqueurs
Seront tous en fête.
Les bourgeois auront la folie en tête
A l’ombre seront poètes chanteurs.
Mais quand reviendra le temps des cerises
Siffleront bien hauts chassepots vengeurs.
Et depuis, cette chanson conserve son mystérieux pouvoir d’évocation pour tous ceux « qui gardent au cœur une plaie ouverte », et c’est aussi pourquoi la maison d’édition a choisi Le temps des cerises comme enseigne, pour indiquer à la fois son attachement aux idéaux de la Commune et son souci de mettre en exergue les ouvrages qui bataillent contre l’ordre établi.
Son catalogue, riche d’environ sept cents titres regroupe des sujets aussi divers que :
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Le communisme, la mondialisation, le libéralisme, la Commune de Paris, le monde ouvrier, le syndicalisme, l’esclavage, le colonialisme, le tiers monde, la condition féminine, etc.,
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Des essais contre le capitalisme, l’OMC, le FMI, etc.
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Et aussi des essais sur des personnages connus tels que Louise Michel, Jean Jaurès, Vladimir Ilitch Lénine, Joseph Staline, Maurice Thorez, Robert Vizet, Fidel Castro, Che Guevara, Hugo Chávez, Nicolas Sarkozy, etc.
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Ou encore des essais sur l’art, dont un sur Pierre Soulages
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Et enfin, nombre de recueils de poésie, avec Omar Khayyâm, Heinrich Heine, François Coppée, Carl Sandburg8, Charles Vildrac, traductions de Vladimir Maïakovski, Paul Éluard, Yánnis Rítsos, Jaroslav Seifert, Ilarie Voronca, Pablo Neruda, E.E. Cummings, Nazım Hikmet, Vladimir Pozner, Seamus Heaney, Rafael Alberti, Rouben Mélik, Juan Gelman, Henri Deluy, Jack Hirschman ,Abdellatif Laâbi, Serge Pey, Gérard Cartier, Francis Combes, Tahar Djaout, Maram al-Masri, David Dumortier.
On verra, à la lecture des deux derniers liens internet ci-dessous, combien une petite maison d’édition comme celle-là est fragile et à la merci de la moindre anicroche financière.
Internet
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Le site officiel de la maison d’édition.
Coordonnées
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Responsable : Juliette Combes Latour
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Adresse : 47 Ave Mathurin Moreau 75019 PARIS
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Tél. : 01 42 01 45 99
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Courriel : [email protected]
Contribution de Jean Gédéon
Merci pour cet article... Le Temps des Cerises m'a donné entre autres, le plaisir de lire/relire le nicaraguayen Ernesto Cardenal
Rédigé par : Scurinella | 07 juin 2014 à 10:11