Dans cette nuit noire
que nous fait l’histoire
j’avance à tâtons
toujours étonné
toujours médusé :
je prends mon chapeau
c’est un artichaut
j’embrasse ma femme
c’est un oreiller
je caresse un chat
c’est un arrosoir
j’ouvre la fenêtre
pour humer l’air pur
c’est un vieux placard
plein de moisissures
je prends un crapaud
pour un encrier
la bouche d’égout
pour la boîte aux lettres
le sifflet du train
pour une hirondelle
le bruit d’un moteur
pour mon propre cœur
un cri pour un rire
la nuit pour le jour
la mort pour la vie
les autres pour moi
In Monsieur Monsieur, 1951
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Contribution de PPierre Kobel
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