Le recueil d’Estelle Fenzy est le quatrième titre des éditions L’ail des ours qu’a créée Michel Fiévet au début de cette année. Michel Fiévet est connu depuis longtemps pour le travail de passeur de la poésie qu’il fait avec ses jeunes élèves. C’est avec le même talent qu’il choisit les auteurs de sa collection. Après Maryse Leroux, Adeline Baldacchino et Roselyne Sibille, voici Estelle Fenzy dont l’écriture tient du travail d’un peintre. Elle place ses mots comme ce dernier place ses touches de couleurs, constituant son tableau dans un ajustement de l’ensemble. Le chant de la femme source est celui de la sensualité et du désir amoureux, un chant heureux et annonciateur, traversé du bonheur de la nature.
Je me souviens
les rues étaient
des lits de rivière
à remonter
Tu m’attendais léger
le corps plein de saveurs
Je naviguais à vue
puis pêchais
ce qui ruisselle
coule encore
du cœur du haut des jambes
la perle imaginée
In Le chant de la femme source, © L’ail des ours, 2020, p.9
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C’était le temps
d’avant nous-mêmes
La terre nous aimait
Nous chevauchions
l’échine des ruisseaux
J’étais sourcière
Tu regardais bouger
mes robes de vapeur
pendant que je trempais
mes pieds dans l’eau
Les rives s’ensorcelaient
de nos enjambées de joie
In Le chant de la femme source, © L’ail des ours, 2020, p.15
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Je t’attends
Tu seras cet homme
rongé de fièvre et d’errance
Tu graveras mon paysage
de mots impartageables
Je te dirai mes chutes
mes bousculades
mon interminable ardeur
Le jus des mirabelles
coulera de mes lèvres
Leur pulpe déjà
danse sur ma langue
In Le chant de la femme source, © L’ail des ours, 2020, p.40
Bibliographie partielle
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Estelle Fenzy Le chant de la femme source, © L’ail des ours, 2020 avec des peintures de Colette Reydet
Internet
Contribution de PPierre Kobel
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