Alors que nous allons de nouveau devoir rester enfermés durant quatre semaines au minimum, chaque jour un texte pour dire la liberté des mots et la foi en l’avenir.
Ta nuit est blanche, impénétrablement
Et c’est toujours pareil !
Chaque fois
Qu’elles te reviennent, tes insomnies, et leurs froides suées
T’ensorcellent.
Tu connais leur chant
Il faudrait t’y soustraire.
Or
Sur leur enclume, ton pouls s’emballe qui jusque-là te tenait
Livré aux grandes litanies
Des naissances, des morts, des fièvres, des arrachements… pêle-mêle
De tes combats, de tes peurs, de tes blessures, de tout ce que l’ombre renifle
Ton corps n’est plus qu’un champ d’errances
Tourmentées
Par la morsure de ces regards sans nom, veilleurs venus de loin, du…
… Petit tas de tes jours
Et c’est toujours pareil !
Chaque fois,
C’est une lueur d’avant réveil qui déverse
Ses soupçons et l’emporte
Sur le troupeau hébété
Dont on eût dit chaque fois qu’il retournait à ses jarres
Après tout, passées au tamis du jour nouveau, que reste-t-il de ces ombres altérées ?
Qu’un engrais, au mieux une poussière de rêves, où poser tes pas…
Hélas, « Quand ma faible raison ne règne plus sur moi »*
*In Phèdre vers 760
In Anthologie du rêve, © unicité, 2018
Contribution de PPierre Kobel
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