La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
Quand
il n’y a plus rien
la beauté approche.
C’est la pointe du fracas
l’affaissement du coup de glaive
la chute de l’épée de combat
le dévalement de l’arme batailleuse
et toujours le fer
à la pointe du vide retaillé.
Je l’entendrai toujours
le métal tombé en bas.
C’est tout Giauque
ce métal lâché qui propulse
le MUTANT
de souffrance
la mort fendue à la HACHE
l’âme enlevée à la SERPE
et dévorée
par des cœurs
impossibles
dans la VIE
les yeux :
deux pierres
d’obscurité vivante
la dernière chance
brûlée face à la mer
le bois de chêne de l’énorme massue privée
des coups inconnus qui crèvent
et crèveront toujours d’être cognés
l’enragé bleu sur le monceau de ses filles tuées
l’enragée verte sur le tombeau de ses fils morts
l’air triste de ton métal de tête
le coup de tête à faire sonner le gong de l’espace
ET TOUT LE VOLTAGE
DU POÈME FOU DE FORCE
In La main de brouillard – Poème pour Francis Giauque, © Le Castor Astral, 2016
Internet
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Site perso de Nicolas Rozier
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Le Castor Astral | La main de brouillard
Contribution de PPierre Kobel
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