La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Que viennent à moi, le bruissement de l’air
Et les feuilles vertes,
Que la forêt proche se mette à marcher
Avec tous les oiseaux et les pierres volantes
Que tout cela soit ainsi
Que je puisse encore m’arracher de l’incertaine
Ou des éclats obscurs,
Que je puisse entendre la parole
Et les souffles du cœur noir,
Que je puisse enfin toucher le voile
et le dedans des choses !
Que sais-tu vraiment de l’arbre
Si tu n’habites pas toi-même l’arbre ?
Que sais-tu des nuages
De la transparence ou du vert de l’herbe ?
Qu’en sais-tu
Puisque tu ne t’en es jamais approché ?
Et que sais-tu au juste de toi-même
De toi
Qui vis couché dans les ruches
Et la cendre,
Toi l’absent
et l’encore éloigné du cœur tremblant
Que sais-tu vraiment de tout cela
Qui nous entoure et déjà nous aime ?
In Les Ennuagements du Cœur, © Lettres Vives, 2004
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Wikipédia | Yves Namur
Contribution de PPierre Kobel