La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Mais c’est de nuit que vient la mort
de nuit. Exacerbée
exaltée par les longues veilles.
De nuit extraite des mines de charbon
éteint.
Des yeux cernés.
De nuit coulante de nœuds
de vieille nuit rapace
de nuit cataracte voile sur l’œil
de nuit aveugle fouillant d’un doigt tremblant
l’orbite de l’étoile à venir.
De nuit sans lune ni personne
de nuit de maigre consolation
de nuit d’eaux débordées
en allées lointainement fugitivement
aperçues
de nuit où nul ne peut accompagner
l’errant qui s’en va
d’aube dernière
d’où s’absente à jamais la parole
(à jamais le sait-on ?)
– et quels mots de grappes muettes
aurait-il fallu presser
que l’on ne boira plus ensemble ?
In Vous nommerez le jour, © Samizdat, 2005
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Wikipédia | Laurence Verrey
Contribution de PPierre Kobel
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