Rosemay Nivard, avec ce nouveau recueil, Le voyage en Normandie, met la poésie en lien avec une part douloureuse de l’amour : la rupture.
Pas de sable, non, des roches je crois
Elles restent en équilibre dans ma tête, j’y suis perchée pour une photo sans fin
Prise par habitude, lorsque l’amour se dégrade aux entournures
Un sourire machinal, croquant au passage les senteurs d’une solitude tapie
Marche débutante de l’agonie de ce couple, les pierres resteront, elles.
Flou de leurs contours, rondes comme les galets de Mentons en face de notre hôtel Westminster ?
Que de liens n’avons-nous pas eu, petits bolducs roulés sur le cadeau de l’existence ?
Que de peines enfouies en moi, pensais-je les jeter au pied des vagues d’Étretat ?
J’entends la musique du vent d’automne jouer son pipeau de contes,
celle que tous les amoureux
Les gestes en éraflure, le sang glacé par les battements d’aile des mouettes
Le cœur devenu brutal mais ne voulant l’admettre
Appareil photo de guerre, suivant au flot glacé ce chant, petits rats,
Dansent
danse mortelle de l’amour.
p.37
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Mais qu’est-ce donc, être heureux ?
Profiter lorsque le jour se lève
de l’écharpe rose de la montagne
danser sur la pointe du son de cloche du matin
cueillir le roulis du vent sur l’échine de la feuille
regarder l’autre et ne plus penser à ses cicatrices
être bien
p.52
Bibliographie partielle
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Le voyage en Normandie, © L’Harmattan, 2014
Internet
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Un texte de Rosemay Nivard dans La Pierre et le Sel
Contribution de PPierre Kobel
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