J’ai coupé du bambou
J’ai coupé du bambou :
Pour toi, mon fils.
J’ai vécu.
Cette cabane, emportée
Demain, elle
Tient.
Je n’ai pas construit avec toi : tu
Ne sais pas
Dans quelles urnes je mettais
Le sable autour de moi, il y a des années, sur
Ordre et commandement. Le tien
Vient de l’étendue libre — libre,
Il demeure.
Le roseau, qui prend pied ici, demain
Tiendra encore, où que tu sois,
Au gré de ton âme, emporté dans le non-
lié
In La Rose de personne, © José Corti, 2002
Traduction Martine Broda
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Ich habe Bambus geschnitten
Ich habe Bambus geschnitten
Für dich, mein Sohn.
Ich habe gelebt.
Diese morgen fort-
Getragene Hütte, sie
Steht.
Ich habe nicht mitgebaut : du
Weißt nicht, in was für
Gefässe ich den
Sand unt mich her tat, vor Jahren, auf
Geheiss une Gebot. Der dreine
Kommt aus dem Freien – er bleibt
Frei.
Das Rohr, das hier Fuß fasst, morgen
Steht es noch immer wohin dich
Die Seele auch hinspielt im Un-
gebundnen.
Internet
Dans La Pierre et le Sel :
- Paul Celan | Un poète blessé à mort, un article de Jean Gédéon
- Poèmes en regard de l’œuvre de Anselm Kiefer, un article de PPierre Kobel
Contribution de PPierre Kobel
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