La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
Tandis que
sous ton pied
naissait la constellation de l’Exode aux ailes de poussière,
une main jeta du feu dans ta bouche.
Ô parole d’amour enclose
ô toi soleil embrasé
dans la roue de la nuit –
Ô mon soleil
sur le tour je te façonne : tu pénètres
les oubliettes de mon amour où meurent les étoiles,
l’asile de mon souffle,
cohorte de suicidés silencieuse entre toutes.
Érode ma lumière
avec le sel des fuites océanes sans refuge —
et des paysages de l’âme en leur éclosion
rapporte le message du vent.
Les lèvres contre la pierre de la prière
toute ma vie j’embrasserai la mort,
jusqu’à ce que le chant de la semence d’or
brise le roc de la séparation.
In Exode et métamorphose © Verdier, 2001
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Contribution de PPierre Kobel
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